RENAUD

     
 


Ecoutez-moi, vous les ringards,
écologistes du sam'di soir,
cette chanson-là vaut pas un clou
mais je la chante rien que pour vous.
Vous qui voulez du beau gazon,
des belles pelouses, des p'tits moutons,
des feuilles de vigne et des p'tites fleurs,
faudrait remettre vos montres à l'heure.

Moi j'suis amoureux de Paname,
du béton et du macadam,
sous les pavés ouais c'est la plage,
mais l'bitume c'est mon paysage,
le bitume c'est mon paysage.

Ecoutez-moi, vous les ringards,
écologistes des boul'vards,
vos beaux discours y'en a plein l'dos,
y'a du soleil dans les ruisseaux.
La Tour Montparnasse elle est belle,
et moi j'adore la Tour Eiffel,
y'a plein d'amour dans les ruelles
et d'poésie dans les gratt'ciel.

Moi j'suis amoureux de Paname,
du béton et du macadam,
sous les pavés ouais c'est la plage,
mais l'bitume c'est mon paysage,
le bitume c'est mon paysage.

Ecoutez-moi, vous les ringards,
écologistes des grands soirs,
la pollution n'est pas dans l'air,
elle est sur vos visages blèmes.
Moi j'aime encore les pissotières,
J'aime encore l'odeur des poubelles,
J'me parfume pas à l'oxygène,
Le gaz carbonique c'est mon hygiène.

Moi j'suis amoureux de Paname,
du béton et du macadam,
sous les pavés ouais c'est la plage,
mais l'bitume c'est mon paysage,
le bitume c'est mon paysage.


Au rez-d'-chaussée, dans mon HLM
Y'a une espèce de barbouze
Qui surveille les entrées,
Qui tire sur tout c' qui bouge,
Surtout si c'est bronzé,
Passe ses nuits dans les caves
Avec son Beretta,
Traque les mômes qui chouravent
Le pinard aux bourgeois.
Y s' recrée l'Indochine
Dans sa p'tite vie d' peigne cul.
Sa femme sort pas d' la cuisine,
Sinon y cogne dessus.
Il est tellement givré
Que même dans la Légion
Z'ont fini par le j'ter,
C'est vous dire s'il est con!

Putain c' qu'il est blême, mon HLM!
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime!

Au premier, dans mon HLM,
Y'a l' jeune cadre dynamique,
Costard en alpaga,
C'ui qu'a payé vingt briques
Son deux pièces plus loggia.
Il en a chié vingt ans
Pour en arriver là,
Maintenant il est content
Mais y parle de s' casser.
Toute façon, y peut pas,
Y lui reste à payer
Le lave vaisselle, la télé,
Et la sciure pour ses chats,
Parc' que naturellement
C' bon contribuable centriste,
Il aime pas les enfants,
C'est vous dire s'il est triste!

Putain c' qu'il est blême, mon HLM!
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime!

Au deuxième, dans mon HLM,
Y'a une bande d'allumés
Qui vivent à six ou huit
Dans soixante mètres carrés,
Y'a tout l' temps d' la musique.
Des anciens d' soixante-huit,
Y'en a un qu'est chômeur
Y'en a un qu'est instit',
Y'en a une, c'est ma soeur.
Y vivent comme ça, relax
Y'a des mat'lats par terre,
Les voisins sont furax;
Y font un boucan d'enfer,
Y payent jamais leur loyer,
Quand les huissiers déboulent
Y écrivent à Libé,
C'est vous dire s'ils sont cools!

Putain, c' qu'il est blême, mon HLM!
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime!

Au troisième, dans mon HLM;
Y'a l'espèce de connasse,
Celle qui bosse dans la pub',
L'hiver à Avoriaz,
Le mois d' juillet au Club.
Comme toutes les décolorées,
Elle a sa Mini-Cooper,
Elle allume tout l' quartier
Quand elle sort son cocker.
Aux manifs de gonzesses,
Elle est au premier rang,
Mais elle veut pas d'enfants
Parc' que ça fait vieillir,
Ca ramollit les fesses
Et pi ça fout des rides,
Elle l'a lu dans l'Express,
C'est vous dire si elle lit!

Putain c' qu'il est blême, mon HLM!
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime!

Au quatrième, dans mon HLM,
Y'a celui qu' les voisins
Appellent " le communiste ",
Même qu'ça lui plaît pas bien,
Y dit qu'il est trotskiste!
J'ai jamais bien pigé
La différence profonde,
Y pourrait m'expliquer
Mais ça prendrait des plombes.
Depuis sa pétition,
Y'a trois ans pour l' Chili,
Tout l'immeuble le soupçonne
A chaque nouveau graffiti,
N'empêche que " Mort aux cons "
Dans la cage d'escalier,
C'est moi qui l'ai marqué,
C'est vous dire si j'ai raison!

Putain c' qu'il est blême, mon HLM!
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime!

Pi y'a aussi, dans mon HLM,
Un nouveau romantique,
Un ancien combattant,
Un loubard, et un flic
Qui s' balade en survêtement
Y fait chaque jour son jogging
Avec son berger all'mand,
De la cave au parking,
C'est vachement enrichissant.
Quand j'en ai marre d' ces braves gens
J' fais un saut au huitième
Pour construire un moment
'vec ma copine Germaine,
Un monde rempli d'enfants.
Et quand l' jour se lève
On s' quitte en y croyant,
C'est vous dire si on rêve!

Putain c' qu'il est blême, mon HLM!
Et la môme du huitième, le hasch, elle aime!


Boutonneux et militants
Pour une société meilleure
Dont y s'raient les dirigeants
Où y pourraient faire leur beurre
Voici l'flot des étudiants
Propres sur eux et non-violents
Qui s'en vont grossir les rangs
Des bureaucrates et des marchands
Etudiant poil au dents
J'suis pas d'ton clan pas d'ta race
Mais j'sais qu'le coup d'pieds au cul
Que j'file au bourgeois qui passe
Y vient d'l'école de la rue
Et y salit ma godasse

Maman quand j's'rais grand
J'voudrais pas être étudiant
Alors tu seras un mois que rien
Ah oui ça j'veux bien

Etudiant en architecture
Dans ton carton à dessin
Y'a l'angoisse de notr'futur
Y'a la société d'demain
Fais-les nous voir tes projets
Et la couleur de ton béton
Tes H.L.M. sophistiqués
On n'en veut pas nous nos maisons
On s'les construira nous même
Sur les ruines de tes illusions
Et puis on r'prendra en main
Quoi donc ? L'habitat urbain
Je sais ça t'fait pas marrer
J'pouvais pas m'en empêcher

Maman quand j's'rais grand
J'voudrais pas être étudiant
Ben alors qu'est-ce que tu veux faire ?
Je sais pas moi gangster

Etudiants en médecine
Tu vas marner pendant sept ans
Pour être marchand d'péniciline
Tes saloperies d'médicaments
Aux bourgeois tu r'fileras
Des cancers à tour de bras
Et aux prolos des ulcères
Parc'que c'est un peu moins cher
Et l'tiers-monde qu'a besoin d'toi
Là c'est sur que t'iras pas
Malgré tous ceux qui vont crever
T'oublieras que j'ai chanté
La médecine est une putain
Son maquereau c'est l'pharmacien

Maman quand j's'rais grand
J'voudrais pas être étudiant
Ben alors qu'est-ce que tu veux être ?
Je sais pas moi poète

Etudiant en droit
Y'a plus d'fachos dans ton bastion
Que dans un régiment d'paras
Ca veut tout dire eh ducon !
Demain c'est toi qui viendras
Dans ta robe ensanglantée
Pour faire appliquer les lois
Que jamais on a voté
Ta justice on en veut pas
Pi si tu finis notaire
P't'être qu'on débarqu'ra chez toi
Pour tirer les choses au clair
Et tant pi s'il est pas là

Maman quand j's'rais grand
J'voudrais pas être étudiant
Ben alors qu'est-ce que tu veux faire ?
Je sais pas moi infirmière

Etudiant en que dalle
Tu glandes dans les facultés
T'as jamais lu l'Capital
Mais y'a longtemps qu't'as pigé
Qu'y faut jamais travailler
Et jamais marcher au pas
Qu'leur culture nous fait gerber
Qu'on veut pas finir loufiats
Au service de cet Etats
De cette société ruinée
Qu'des étudiants respectables
Espèrent un jour diriger
En trapinant dans leurs cartables
La conneries de leurs aînés

Maman quand j's'rais grand
J'voudrais pas être étudiant
Alors tu s'ras un moins que rien
Ah oui ça j'veux bien


Elle habitait Germaine
Une chambre de bonne
Quelque part dans l'cinquième
A coté d'la Sorbonne
Les WC sur l'pallier
Une fenêtre sur la cour
En haut d'un escalier
Qu'avait jamais vu l'jour
Et sur les murs sans joie
De ce pauvre boui-boui
Y'avait Che Guevara
Les Pink Floyd et Johnny
Sur l'vieille électrophone
Trop souvent détraqué
Elle écoutait les Stones
Et Maxime le Forestier

Germaine, Germaine
Une java ou un tango
C'est du pareil au même
Pour te dire que je t'aime
Qu'importe le tempo
Germaine, Germaine
Un rock'n'roll ou un slow
C'est du pareil au même
Pour te dire que je t'aime
Et que j't'ai dans la peau

Ca sentait bon chez elle
L'herbe et le patchoulis
Le parfum des poubelles
Au petit matin gris
On buvait de la bière
Et du thé au jasmin
Assis en rond parterre
Sur un tapis indien
Les voisins du dessous
Etaient bien sympatiques
Quand on f'sait trop les fous
Ils se plaignaient qu'aux flics
Enfin bref chez Germaine
C'était vraiment byzance
Tous les jours de la s'maine
On était en vacances

Germaine, Germaine
Une java ou un tango
C'est du pareil au même
Pour te dire que je t'aime
Qu'importe le tempo {oh oh}
Germaine, Germaine
Un rock'n'roll ou un slow
C'est du pareil au même
Pour te dire que je t'aime
Et que j't'ai dans la peau {poil au dos}

Mais quand elle est partie
Un jour pour Katmandou
Moi j'vous jure les amis
Ca m'a fichu un coup
Sur la place Saint Michel
Où elle trainait parfois
On parle encore d'elle
Des sanglots dans la voix
Moi j'ai repris sa piaule
Mais c'est plus comme avant
C'est même plus vraiment
Drôle elle me manque souvent
Mais son électrophone
Elle me l'a laissée
Comme ses disques des Stones
Et de Maxime le Fox-terrier

Germaine, Germaine
Une java ou un tango
C'est du pareil au même
Pour te dire que je t'aime
Et qu'j'aime la Kanterbraü
Germaine, Germaine
Un rock'n'roll ou un slow
C'est du pareil au même
Pour te dire que je t'aime
Et que j't'ai dans la peau


Malgré le blouson clouté,
Sur mes épaules de v'lours.
J'aim'rais bien parfois chanter,
Autre chose que la zone.
Un genre de chanson d'amour
Pour ma p'tite amazone.
Pour celle qui tous les jours
Partage mon cassoulet.

Ma gonzesse, celle que j'suis avec.
Ma princesse, celle que j'suis son mec.
Oh oh oh

Faut dire qu'elle mérite bien,
Qu'j'y consacre une chanson.
Vu que j'suis amoureux d'elle,
Un peu comme dans les films,
Ou y a tous pleins de violons
Quand le héros y meure.
Dans les bras d'une infirmière,
Qu'est très belle et qui pleure.

Et pis elle est balancée ,
Un peu comme un Mayol,
Tu sais bien les statues,
Du jardin des Tuileries.
Qui hiver comme été
Exhibent leur guibolles,
Et se gèlent le cul
Et le reste aussi.

Ma gonzesse, celle que j'suis avec.
Ma princesse, celle que j'suis son mec.
Oh oh oh

Pis faut dire qu'elle a les yeux,
Tell'ment qui sont beaux,
On dirait bien qu'ils sont bleus,
On dirait des calots.
Parfois quand elle me regarde,
J'imagine des tas de choses,
Que je réalise plus tard
Quand on se retrouve tout seul.

Si tu dis qu'elle est moche,
Tu y manques de respect,
Je t'allonge une avoine
Ce sera pas du cinoche.
Mais si tu dis qu'elle est belle,
Comme je suis très jaloux,
Je t'éclate la cervelle
Faut rien dire du tout.

De ma gonzesse, celle que j'suis avec.
Ma princesse, celle que j'suis son mec.
Oh oh oh

J'aimerais bien un c'est jour,
Y collé un marmot,
Ouais un vrai qui chiale et tout
Et qu'a tout le temps les crocs.
Elle aussi elle aimerais ça,
Mais c'est pas possible,
Son mari y veut pas
Y dis qu'on est trop jeune.

Ma gonzesse, celle que j'suis avec.
Ma princesse, celle que j'suis son mec.
Ma gonzesse, celle que j'suis avec.
Ma princesse, celle que j'suis son mec.
Celle que j'suis avec, ma princesse.


Eh Manu rentre chez toi
Y'a des larmes plein ta bière
Le bistrot va fermer
Pi tu gonfles la taulière
J'croyais qu'un mec en cuir
Ca pouvait pas chialer
J'pensais même que souffrir
Ca pouvais pas t'arriver
J'oubliais qu'tes tatouages
Et ta lame de couteau
C'est surtout un blindage
Pour ton coeur d'artichaut

Eh déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

On était tous maqués
Quand toi t'étais tous seul
Tu disais j'me fais chier
Et j'voudrais sauver ma gueule
T'as croisé cette nana
Qu'était faite pour personne
T'as dit elle pour moi
Ou alors y'a maldonne
T'as été un peu vite
Pour t'tatouer son prénom
A l'endroit où palpite
Ton grand coeur de grand con

Eh déconne pas Manu
C't'à moi qu'tu fais d'la peine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

J'vais dire on est des loups
On est fait pour vivre en bande
Mais surtout pas en couple
Ou alors pas longtemps
Nous autres ça fait un bail
Qu'on a largué nos p'tites
Toi t'es toujours en rade
Avec la tienne et tu flippes
Eh Manu vivre libre
C'est souvent vivre seul
Ca fait p't'être mal au bide
Mais c'est bon pour la gueule

Eh déconne pas Manu
Ca sert à rien la haine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

Elle est plus amoureuse
Manu faut qu'tu t'arraches
Elle peut pas être heureuse
Dans les bras d'un apache
Quand tu lui dis je t'aime
Si elle te d'mande du feu
si elle a la migraine
Dès qu'elle est dans ton pieu
Dis lui qu't'es désolé
Qu't'as dû t'gourrer d'histoire
Quand tu l'as rencontrée
T'as dû t'tromper d'histoire

Eh déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

Eh déconne pas Manu
Va pas t'tailler les veines
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent

Eh déconne pas Manu
C't'à moi qu'tu fais d'la peine
Une gonzesse de perdue
C'est dix copains qui r'viennent


Quand l'baba-cool cradoque
Est sorti d'son bus Wolkswagen
Qu'il avait garé comme une loque
Devant mon rade
J'ai dis à Bob qu'était au flip
Regarde le mariole qui s'ramène
Vise la déguaine quelle rigolade
Patchouli-patogasses le guide du routard dans la poche
Aré-Krishna à mort ch'veux au hénné oreille percée
Tu vas voir qu'à tous les coups
Y va nous taper cent balles
Pour s'barrer à Katmandou
Ou au Népal
Avant qu'il ait pu dire un mot
J'ai chopé l'mec par l'pal'tôt
Et j'lui ai dis toi tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à fout' dans mon monde
Arraches toi d'là t'es pas d'ma bande
Casses toi tu pues et marche à l'ombre
Une p'tite bourgeoise bécheuse
Maquillée comme un carré d'as
A débarqué dans mon gastos
Un peu plus tard
J'ai dis à Bob qu'étais au flip
R'luque la tronche à la poufiasse
Vise la culasse
Et les nibards
Colants léopard homologué chez SPA
Monoï et Shalimar futal en skaï comme Travolta
Qu'est-c'qu'elle viens nous frimer la tête
Non mais elle s'croit au Palace
J'peux pas saquer les starlette
Ni les blondasses
Avant qu'elle ait bu son cognac
J'l'ai chopée par le colback
Et j'lui ai dis toi tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à fout' dans mon monde
Arraches toi d'là t'es pas d'ma bande
Casses toi tu pues et marche à l'ombre
Un p'tit rocky barjo
Le genre qui s'est gouré d'trottoir
Est v'nu jouer les Marlon Brando
Dans mon saloon
J'ai dis à Bob qu'avais fait tilt
Arrête j'ai peur c't'un blouson noir
J'veux pas d'histoires
Avec ce clown
Derrière ses pauvr'Rayban
j'vois pas ses yeux et ça m'énerve
Si ça s'trouve y'm'regarde
Faut qu'il arrête sinon je l'crève
Non mais qu'est c'que c'est qu'ce mec
Qui vient user mon comptoir
L'a qu'à r'tourner chez les Grecs
Se faire voir
Avant qu'il ait bu son Viandox
J'l'ai chopé contre l'juke-box
Et j'lui ai dis toi tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à fout' dans mon monde
Arraches toi d'là t'es pas d'ma bande
Casses toi tu pues et marche à l'ombre
Pi j'me suis fait un punk
Qu'avait pas oublié d'êtr'moche
Pi un intellectuel en Lodden
Genre Nouvel Obs
Quand Bob a massacré l'flipper
On n'avait plus une tune en poche
J'ai réfléchi et j'me suis dit
C'est vrai que j'suis épais comme un sandwich SNCF
Et que d'main j'peux tomber sur un balèze
Qui m'casse la tête
Si ce mec-là me fait la peau et que j'crève la gueule sur l'comptoir
Si la mort me paye l'apéro d'un air vic'lard
Avant qu'elle m'emmène voir là-haut
Si y'a du monde dans les bistrots
J'lui dirai toi tu m'fous les glandes
Pi t'as rien à fout' dans mon monde
Arraches toi d'là t'es pas d'ma bande
Casses toi tu pues et marche à l'ombre


Y'a un mariole, il a au moins quatre ans,
Y veut t'piquer ta pelle et ton seau
Ta couche-culotte avec les bonbecs dedans
Lolita, défends-toi, fous-y un coup d'râteau dans l'dos
Attends un peu avant d'te faire emmerder
Par ces p'tits machos qui pensent qu'à une chose
Jouer au docteur non conventionné
J'y ai joué aussi, je sais de quoi j'cause
J'les connais bien les play-boys des bacs à sable
J'draguais leur mère avant d'connaître la tienne
Si tu les écoutes, y t'feront porter leurs cartables
Heureusement qu'suis là, que j'te r'garde et que j'taime.

Refrain:
Lola, j'suis qu'un fantôme, quand tu vas où j'suis pas
Tu sais ma môme, que j'suis morgane de toi
Comme j'en ai marre de m'faire tatouer des machins
Qui m'font comme une bande dessinée sur la peau
J'ai écrit ton nom avec des clous dorés un par un
Plantés dans le cuir de mon blouson dans l'dos.
T'es la seule gonzesse que j'peux t'nir dans mes bras
Sans m'démettre une épaule, sans plier sous ton poids
Tu pèses moins lourd qu'un oiseau qui mange pas
Déploie jamais tes ailes, Lolita t'envole pas.
Avec tes miches de rat qu'on dirait des noisettes
Et ta peau plus sucrée qu'un pain au chocolat
Tu risques de donner faim à un tas de p'tits mecs
Quand t'iras à l'école, si jamais t'y vas.

Refrain

Qu'ess-tu m'racontes ? tu veux un p'tit frangin ?
Tu veux qu'j't'achète un ami Pierrot
Eh ! les bébés ça s'trouve pas dans les magasins,
Et j'crois pas que ta mère voudra qu'j'lui fasse un p'tit dans l'dos.
Ben quoi Lola on n'est pas bien ensemble ?
Tu crois pas qu'on est déjà bien assez nombreux ?
T'entends pas c'bruit, c'est le monde qui tremble
Sous les cris des enfants qui sont malheureux.
Allez viens avec moi, j't'embarque dans ma galère
Dans mon arche, y'à d'la place pour tous les marmots
Avant qu'ce monde devienne un grand cimetière
Faut profiter un peu du vent qu'on a dans l'dos

Refrain


Tu vas au bal qu'y m'dit
J'u'y dit qui, y m'dit toi
J'u'y dit moi, y m'dit oui
J'u'y dit non je veux pas, c'est trop loin
Y m'dit bon
Et toi t'y vas qu'j'u'y dit
Y m'dit qui, j'u'y dit toi
Y m'dit moi, j'u'y dit oui
Y m'dit non j'y vais pas, j'ai un rhume et j'ai froid
Alors on n'a pas dansé,
On est resté à parler
On n'a rien regretté
Y parait de toute façon que c'était un bal con
Tu vas aux putes qu'y m'dit
J'u'y dit qui, y m'dit toi
J'u'y dit moi, y m'dit oui
J'u'y dit non je veux pas, c'est trop loin
Y m'dit bon
Et toi t'y vas qu'j'u'y dit
Y m'dit qui, j'u'y dit toi
Y m'dit moi, j'u'y dit oui
Y m'dit non j'y vais pas,
j'ai malade et j'ai froid
Alors on n'a pas baisé,
On est resté à parler
On n'a rien regretté
On n'avait pas d'argent,
Y parait qu'c'est payant, poils au dent
Tu vas à l'église qu'y m'dit
J'u'y dit qui, y m'dit toi
J'u'y dit moi, y m'dit oui
J'u'y dit non je veux pas, c'est trop loin, j't'ai d'jà dit
Y m'dit bon
Et toi t'y vas qu'j'u'y dit
Y m'dit qui, j'u'y dit toi
Y m'dit moi, j'u'y dit oui
Y m'dit non j'y vais pas,
Y fait froid et j'ai froid
Alors on n'a pas prié,
On est resté à parler
On n'a rien regretté
Car nos âmes sont tordues pour pécher c'est le pied
(Nos hameçons tordus pour pécher )
Petit pont de bois
Mon pote est mort de froid
D'toute façon y m'gonflait
Y voulait jamais bouger,
Y savait que poser des questions un peu con, comme vous
Alors j'l'ai enterré
Pis j'suis allé danser
Avec les putes du quartier
Dans l'église ravagée
Et j'ai rien regretté
Mais alors rien du tout
Tsouin, tsouin
C'est fini
Ouais
Ah bon, bon bin ça suffa comme si,
Faisez en des chansons vous!


C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme
Moi la mer elle m'a pris j m'souviens un mardi
J'ai troqué mes Santiag
Et mon cuir un peu zone
Contre une paire de Dockside
Et un vieux ciré jaune
J'ai déserté les crasses
Qui m'disaient soit prudent
La mer c'est dégueulasse
Les poissons baisent dedans

Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme

Moi la mer elle m'a pris
Au dépourvu tant pis
J'ai eu si mal au coeur
Sur la mer en furie
Qu'j'ai vomi mon quatre - heure
Et mon minuit aussi
J'me suis cogné partout
J'ai dormi dans des draps mouillés
Ca m'a coûté des sous
C'est d'la plaisance c'est le pied

Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme

Mais elle prend pas la femme
Qui préfère la campagne
La mienne m'attend au port
Au bout de la jetée
L'horizon est bien mort
Dans ces yeux délavés
Assise sur une bitte
D'amarrage elle pleure
Son homme qui la quitte
La mer c'est son malheur

Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme

Moi la mer elle m'a pris
Comme on prend un taxi
Je f'rais le tour du monde
Pour voir à chaque étape
Si tous les gars du monde
Veulent bien m'lacher la grappe
J'irais z'aux quatre vents
Foutre un peu le boxon
Jamais les océans
N'oublieront mon prénom

Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme

Moi la mer elle m'a pris
Et mon bateau aussi
Il est fier mon navire
Il est beau mon bateau
C'est un fameux trois-mâts
Fin comme un oiseau hisse-ho
Et Tabarly Pajot
Kersauzon et Riguidel
Naviguent pas sur des cageots
Ni sur des poubelles

Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
C'est pas l'homme qui prend la mer
C'est la mer qui prend l'homme

Moi la mer elle m'a pris
Je m'souviens un vendredi
Ne pleure plus ma mère
Ton fils est matelot
Ne pleure plus mon père
Je vis au fil de l'eau
Regardez votre enfant
Il est parti marin
Je sais c'est pas marrant
Mais c'était mon destin

Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons
Dès que le vent soufflera je repartiras
Dès que les vents tourneront nous nous en allerons


J'étais tranquille j'étais peinard
Accoudé au flipper
Le type est entré dans le bar
A commandé un jambon-beurre
Puis il s'est approché de moi
Pi y m'a regardé comme ça
T'as des bottes mon pote
Elles me bottent
J'parie qu'c'est des Santiag
Viens faire un tour dans l'terrain vague
J'vais t'apprendre un jeu rigolo
A grands coups de chaîne de vélo
J'te fais tes bottes à la baston
Moi j'y ai dis laisse béton
Y m'a filé une beigne
J'ai filé une torgnole
M'a filé un châtaigne
J'lui ai filé mes grolles
J'étais tranquille j'était peinard
Accoudé au comptoir
Le type est entré dans le bar
A commandé un café noir
Puis il m'a tapé sur l'épaule
Et m'a regardé d'un air drôle
T'as un blouson mec'ton
L'est pas bidon
Moi j'me les gèle sur mon scooter
Avec ça j's'rais un vrai rocker
Viens faire un tour dans la ruelle
J'te montrerai mon Opinel
Et j'te chourav'rai ton blouson
Moi j'y ai dis laisse béton
Y m'a filé une beigne
J'ai filé un marron
M'a filé une châtaigne
J'ai filé mon blouson
J'étais tranquille j'étais peinard
Je réparais ma mobylette
Le type a surgi sur l'boul'vard
Sur sa grosse moto super chouette
S'est arrêté l'long du trottoir
Et m'a regardé d'un air bête
T'as l'même blue jean que James Dean
Tu arrête ta frime
J'parie qu'c'est un vrai Levy-Strauss
Il est carrément pas craignos
Viens faire un tour derrière l'église
Histoire que je te dévalise
A grands coups de ceinturons
Moi j'y ai dis laisse béton
Y m'a filé une beigne
J'ai filé une mandalle
M'a filé une châtaigne
J'ai filé mon futal
La morale de c'te pauvr'histoire
C'est qu'quand tes tranquille et peinard
Faut pas trop traîner dans les bars
A moins d'êtr'fringué en costard
Quand à la fin d'une chanson
Tu t'retrouve à poil sans tes bottes
Faut avoir d'l'imagination
Pour trouver une chute rigolote


T'es pas né dans la rue
t'es pas né dans l'ruisseau
t'es pas un enfant perdu
pas un enfant de salaud
vu qu't'né que dans ma tête
et que tu vis dans ma peau,
j'ai construit ta planète
au fond de mon cerveau.
Pierrot
mon gosse, mon frangin,mon poteau
mon copain, tu m'tiens chaud
Pierrot
Depuis l'temps que j'te rêve
depuis le temps que j't'invente,
ne pas te voir, je crève,
mais je te sens dans mon ventre.
Le jour uù te t'ramènes,
j'arrête de boire,promis
au moins toute une semaine.
Ça s'ra dur, mais tant pis

refrain

Qu'tu sois fils de princesse
ou qu'tu sois fils de rien,
te seras fils de tendresse
tu s'ras pas orphelin.
Mais tu ne connais pas ta mère
et je la cherche en vain
je connais que la misère
d'être tout seul sur le chemin

refrain

Dans un coin de la tête
y'a déjà un trousseau:
un jean, une mobylette,
une paire de Santiago.
T'iras pas à l'école
j't'apprendrai de gros mots
on jouera au football
on ira au bistrot.

Refrain

Tu t'laveras pas les pognes
avant de venir à table,
et tu m'traiteras d'ivrogne
quand je piquerai ton cartable.
J't'apprendrai mes chansons,
tu les trouveras débiles
t'auras p't'être bien raison
mais j'aurais vexé quand de même.

Refrain

Allez, vient mon Pierrot,
tu s'ras le chef da ma bande
j'te filerai mon couteau
j't'apprendrai la truande.
Allez, viens, mon copain
j'tái trouvé une maman,
tous les trois,ça s'ra bien
Allez, viens, je t'attends.

refrain


Elle a mis sur l'mur, au-d'ssus du berceau
Une photo d'Arthur Rimbaud
Avec ses cheveux en brosse elle trouve qu'il est beau
Dans la chambre du gosse, bravo !
Déjà les p'tits anges sur le papier peint
J'trouvais ça étrange, j'dis rien
Elles me font marrer, ses idées loufoques
Depuis qu'elle est en cloque...

Elle s'réveille la nuit, veut bouffer des fraises
Elle a des envies balèzes
Moi, j'suis aux p'tits soins, je m'défonces en huit
Pour qu'elle manque de rien, ma p'tite
C'est comme si j'pissais dans un violoncelle
Comme si j'existais plus pour elle
Je m'retrouve planté, tout seul dans mon froc
Depuis qu'elle est en cloque...

Le soir, elle tricote en buvant d'la verveine
Moi, j'démêle ses p'lotes de laine
Elle use les miroirs à s'regarder d'dans
A s'trouver bizarre, tout l'temps
J'lui dit qu'elle est belle comme un fruit trop mûr
Elle croit qu'je m'fous d'elle, c'est sûr
Faut bien dire c'qui est, moi aussi, j'débloque
Depuis qu'elle est en cloque...

Faut qu'je r'tire mes grolles quand j'rentre dans la chambre
Du p'tit rossignol qu'elle couve
C'est qu'son p'tit bonhomme qu'arrive en décembre
Elle le protège comme une louve
Même le chat pépère, elle en dit du mal
Sous prétexte qu'il perd ses poils
Elle veut plus l'voir traîner autour du paddock
Depuis qu'elle est en cloque...

Quand j'promène mes mains d'l'autre côté d'son dos
J'sens comme des coups d'poing, ça bouge
J'lui dis: T'es un jardin, une fleur, un ruisseau
Alors elle devient toute rouge
Parfois c'qui m'désole, c'qui m'fait du chagrin
Quand je r'garde son ventre et l'mien
C'est qu'même si j'dev'nais pédé comme un phoque
Moi, j'serais, jamais en cloque...


Ah... m'asseoir sur un banc
Cinq minutes avec toi
Et regarder les gens
Tant qu'il y en a

Te parler du bon temps
Qu'est mort ou qui r'viendra
En serrant dans ma main
Tes p'tits doigts

Pis donner à bouffer
A des pigeons idiots
Leur filer des coups d'pied
Pour de faux

Et entendre ton rire
Qui lézarde les murs
Qui sait surtout guérir
Mes blessures

Te raconter un peu
Comment j'étais, mino
Les bombecs fabuleux
Qu'on piquait chez l'marchand
Car-en-sac et Mintho
Caramels à un franc
Et Mistral gagnant

Ah... marcher sous la pluie
Cinq minutes avec toi
Et regarder la vie
Tant qu'y en a

Te raconter la Terre
En te bouffant des yeux
Et parler de ta mère
Un p'tit peu

Et sauter dans les flaques
Pour la faire râler
Bousiller nos godasses
Et s'marrer

Et entendre ton rire
Comme on entend la mer
S'arrêter, r'partir
En arrière

Te raconter surtout
Les carambars d'antan
Et les coco-boërs
Et les vrais roudoudous
Qui nous coupaient les lèvres
Et nous niquaient les dents
Et Mistral gagnant

Ah... m'asseoir sur un banc
Cinq minutes avec toi
Et regarder le soleil
Qui s'en va

Te parler du bon temps
Qu'est mort et je m'en fou
Te dire que les méchants
C'est pas nous

Que si moi je suis barge
Ce n'est que de tes yeux
Car ils ont l'avantage
D'être deux

Et entendre ton rire
S'envoler aussi haut
Que s'envolent les cris
Des oiseaux

Te raconter enfin
Qu'il faut aimer la vie
Et l'aimer même si
Le temps est assassin
Et emporte avec lui
Les rires des enfants
Et Mistral gagnant

Et Mistral gagnant


Monsieur le Président
Je vous fais une bafouille
Que vous lirez sûr'ment
Si vous avez des couilles
Je viens de recevoir
Un coup d'fil de mes vieux
Pour m'prév'nir qu'les gendarmes
S'étaient pointés chez eux

J'ose pas imaginer
C'que leur a dit mon père
Lui, les flics, les curés
Et pi les militaires
Les a vraiment dans l'nez
P't'être encore plus que moi
Dès qu'il peut en bouffer
L'vieil anar y s'gêne pas
L'vieil anar y s'gêne pas

Alors y paraît qu'on m'cherche
Qu'la France a besoin d'moi
C'est con, j'suis en Ardèche
Y fait beau, tu l'crois pas
J'suis là avec des potes
Des écolos marrants
On a une vieille bicoque
On la r'tape tranquillement

On fait pousser des chèvres
On fabrique des bijoux
On peut pas dire qu'on s'crève
L'travail, c'est pas pour nous
On a des plantations
Pas énorme, trois hectares
D'une herbe qui rend moins con
Non, c'est pas du Ricard
Non, c'est pas du Ricard

Monsieur le Président
Je suis un déserteur
De ton armée de glands
De ton troupeau d'branleurs
Y z'auront pas ma peau
Touch'ront pas à mes cheveux
J'saluerai pas le drapeau
J'march'rai pas comme les boeufs

J'irai pas en Allemagne
Faire le con pendant douze mois
Dans une caserne infâme
Avec des plus cons qu'moi
J'aime pas recevoir des ordres
J'aime pas me lever tôt
J'aime pas étrangler l'borgne
Plus souvent qu'il ne faut
Plus souvent qu'il ne faut

Pi surtout c'qui m'déplaît
C'est que j'aime pas la guerre
Et qui c'est qui la fait
Ben c'est les militaires
Y sont nuls, y sont moches
Et pi, ils sont teigneux
Maint'nant j'vais t'dire pourquoi
J'veux jamais être comme eux

Quand les Russes, les Ricains
F'ront péter la planete
Moi, j'aurai l'air malin
Avec ma bicyclette
Mon pantalon trop court
Mon fusil, mon calot
Ma ration d'topinambour
Et ma ligne Maginot
Et ma ligne Maginot

Alors, me gonfle pas
Ni moi, ni tous mes potes
Je s'rai jamais soldat
J'aime pas les bruits de bottes
T'as plus qu'à pas t'en faire
Et construire tranquilos
Tes centrales nucléaire
Tes sous-marins craignos

Mais va pas t'imaginer
Monsieur le Président
Que j'suis manipulé
Par les rouges ou les blancs
Je n'suis qu'un militant
Du parti des oiseaux
Des baleines, des enfants
De la terre et de l'eau
De la terre et de l'eau

Monsieur le Président
Pour finir ma bafouille
J'voulais t'dire simplement
Qu'ce soir, on fait des nouilles
A la ferme, c'est l'panard
Si tu veux, viens bouffer
On fumera un pétard
Et on pourra causer
On fumera un pétard
Et on pourra causer

Merci à Laetitia pour ces paroles


J'me suis chopé cinq cent lignes
" Je n"dois pas parler en classe "
Ras l'bol de la discipline, y'en a marre
C'est digoulasse !
C'est même pas moi qui parlais,
Moi, j'répondais à Arthur
Qui me demandait en anglais
Comment s'écrit " No future "

Si on est puni pour ça
Alors j'dis " Halte à tout ! "
Explique-moi papa
C'est quand qu'on va où ?

C'est quand même un peu galère
D'aller chaque jour au chagrin
Quand t'as tellement d'gens sur terre
Qui vont pointer chez " fout rien "
'Vec les devoirs à la maison
J'fais ma s'maine de soixante heures
Non seulement pour pas un rond
Mais en plus pour finir chômeur !
Veulent me gaver comme une oie
Avec des matières indigestes
J'aurai oublié tout ça …

L'essentiel à nous apprendre
C'est l'amour des livres qui fait
Qu'tu peux voyager d'ta chambre
Autour de l'humanité
C'est l'amour de ton prochain
Même si c'est un beau salaud
La haine ça n'apporte rien
Puis elle viendra bien assez tôt

Si on nous apprend pas ça
Alors j'dis " Halte à tout ! "
Explique moi papa
C'est quand qu'on va où ?

Quand je s'rai grande j'veux être heureuse
Savoir dessiner un peu
Savoir me servir d'une perceuse
Savoir allumer un feu
Jouer peut-être du violoncelle
Avoir une belle écriture
Pour écrire des mots rebelles
A faire tomber tous les murs !

Si l'école permet pas ça
Alors j'dis " Halte à tout ! "
Explique moi papa
C'est quand qu'on va où ?

Tu dis que si les élections
Ça changeait vraiment la vie
Y'a un bout d'temps, mon colon,
Qu'voter ça serait interdit !
Ben si l'école ça rendait
Les hommes libres et égaux
L'gouvernement déciderait
Qu'c'est pas bon pour les marmots !

Si tu penses un peu comme moi
Alors dis " Halte à tout ! "
Et maint'nant papa
C'est quand qu'on va où ?

 
     


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